Photo d'un couple au sein de leur habitation
Air et environnements intérieurs

Les polluants de l’air intérieur mais aussi d’autres facteurs (bruit, chaleur…) peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Avec plus de 80% de notre temps passé dans des environnements intérieurs (habitations, écoles, commerces, transports…), il est indispensable de mieux considérer la qualité de ces environnements.  

Mis à jour le 30 janvier 2024

Air et environnements intérieurs : notre action

Même si le lien entre qualité des environnements intérieurs et santé ou bien-être des occupants n’est aujourd’hui plus remis en cause, il reste moins renseigné que pour l’air extérieur. Or, en raison du mode de vie actuel, la majorité de la population générale passe environ 80% de son temps dans des environnements intérieurs (domicile, travail, école ou transport en commun…) de plus en plus confinés. Ceci entraine des impacts sur la santé de par la diversité des sources de pollution, parfois nombreuses. 

Afin de protéger au mieux les populations, les missions de Santé publique France ont donc pour objectif d’acquérir des données probantes permettant d’objectiver l’impact sanitaire de ces environnements et ainsi pouvoir orienter au mieux les actions de santé publique et promouvoir des environnements favorables à la santé.

Evaluation de l’impact sanitaire de la qualité des environnements intérieurs

Depuis plusieurs années, Santé publique France coordonne la surveillance nationale du saturnisme infantile et contribue à l'investigation des syndromes collectifs inexpliqués. Toutefois, l’impact sanitaire des environnements intérieurs est encore peu pris en compte dans les actions menées que ce soit au niveau local et/ou national. Santé publique France a ainsi souhaité renforcer ses activités sur le lien entre qualité des environnements intérieurs et santé par : 

  • la mise en place d’études visant à acquérir des connaissances sur l’impact de la qualité des environnements intérieurs sur la santé des populations, en particulier les plus vulnérables ;
  • la réalisation d’évaluations quantitatives d’impact sur la santé (EQIS).

Des premiers travaux ont été conduits sur le lien entre logement et santé et ont ensuite été élargis à d’autres environnements comme les environnements scolaires. La finalité de ces actions est d’apporter des connaissances utiles pour appuyer les politiques publiques afin d’améliorer les conditions de vie des populations et de prévenir les risques sanitaires liés aux expositions environnementales ou professionnelles. Même si ces travaux sont pour l’instant essentiellement centrés sur la qualité de l’air intérieur, la prise en compte de l’ensemble des facteurs des environnements intérieurs (confort thermique, bruit…) est souhaité à termes. Une attention particulière est également portée à la question des problématiques de précarité énergétique et d’impact du changement climatique avec  les mesures d’adaptation et d’atténuation qui en découlent. 

Acquisition de données sur habitat et santé

Dans le cadre de ses missions, Santé publique France a souhaité renforcer les connaissances sur les effets sanitaires de la pollution de l’air intérieur des occupants de logement. Pour cela, une collaboration avec l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur a été mise en place dans le cadre de la Campagne Nationale Logement 2 (CNL2). Cette étude, lancée en 2020, a pour objectif de faire un état des lieux de la qualité de l’air des logements en France métropolitaine et son évolution depuis la première campagne menée en 2003-2005. Elle s’inscrit dans le 4e Plan National Santé Environnement (Action 14.1 intitulée « Mieux connaitre la qualité de l’air à l’intérieur des logements en France »).

La CNL2 repose sur la réalisation de mesures environnementales couplées à des questionnaires après d’un échantillon prévisionnel d’environ 600 logements représentatifs du parc de logements en France métropolitaine. Santé publique France a en charge le pilotage du volet « santé/perception ». Ce volet permettra de collecter des données sur la santé des participants de l’étude et ainsi pouvoir étudier le lien entre l’état de santé de la population et les niveaux de pollution retrouvés dans les logements. Il permettra également de décrire leurs connaissances, pratiques et la perception du risque vis-à-vis de la qualité de l’air intérieur.

D’autres travaux ont été par ailleurs menés sur les interactions entre le mal-logement et la santé des habitants. 

Evaluation de l’impact sanitaire de la qualité des environnements scolaires

Santé Publique France met en place des évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS) qui rendent compte de l’impact de la pollution de l’air extérieur sur la morbidité et mortalité en France et en régions. Cette évaluation permet également de quantifier les bénéfices attendus d’une amélioration de la qualité de l’air. Ces approches permettent une meilleure prise de conscience des pouvoir publics et de la population des conséquences d’une mauvaise qualité de l’air extérieur. 

Les établissements constituent le 2e environnement intérieur le plus fréquenté par les enfants, après le logement

La mise en œuvre d’une telle démarche sur la pollution des environnements intérieurs pourrait améliorer la connaissance sur l’impact sanitaire de la qualité de ces environnements et être un bon levier pour convaincre les différents acteurs de l’importance d’agir en faveur d’environnements intérieurs favorables à la santé. Des travaux ont donc été initiés pour appliquer la démarche d’EQIS aux enjeux de pollution de l’air intérieur, notamment en étudiant la pertinence et la faisabilité de cette démarche en milieu scolaire à travers des premières EQIS. En effet, les écoles et les crèches ont été identifiées comme des axes prioritaires à considérer en raison du temps passé par les enfants dans ces environnements et de la sensibilité de la population infantile à l’impact de la pollution. 

Dans ce contexte, une étude de pertinence et de faisabilité d’EQIS-PA en milieu scolaire a été menée. Quatre sujets prioritaires ont été identifiés : 

  • l'impact sur l'asthme de l’enfant :
    • du formaldéhyde provenant de sources intérieures, 
    • du dioxyde d’azote (NO2) liés à la proximité au trafic routier à proximité des établissements scolaires,
    • de l'humidité et des moisissures ;
  • l’impact des problèmes de renouvellement de l'air sur l'apprentissage des enfants. Suite à cette étude, une première EQIS a été mise en œuvre à un niveau national pour évaluer l’impact d’une amélioration de la qualité de l’air des salles de classe, principalement du formaldéhyde et des moisissures, sur la prévalence de l’asthme chez l’enfant. 

En savoir plus : Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS) de la qualité de l’air dans et autour des établissements scolaires

Dans un deuxième temps, des EQIS déclinées à l’échelle d’un territoire spécifique seront mises en œuvre afin de compléter ces premiers résultats. Il s’agira de confirmer les estimations obtenues pour le formaldéhyde sur la base de données environnementales et sanitaires plus fines et d’appliquer la démarche au couple NO2-asthme. L’objectif est d’évaluer le bénéfice sanitaire d’actions de réduction de la pollution de l’air issue du trafic routier à proximité des établissements scolaires en milieu urbain. 

Par ailleurs, une revue de la littérature sur le lien entre dioxyde de carbone (CO2) et apprentissage des enfants a été menée afin de dégager les perspectives à envisager sur le sujet, et notamment la mise en œuvre de premières EQIS au regard de la pertinence des données actuellement disponibles.

En savoir plus : Lien entre la concentration en CO2 dans les salles de classe et l’apprentissage des enfants

Des actions de prévention des risques sanitaires liés aux polluants de l’air intérieur

La prévention des risques sanitaires liés aux polluants de l’air intérieur est intégrée à l’approche populationnelle de prévention. La période des 1 000 premiers jours étant une période de grande vulnérabilité vis-à-vis de l’exposition à certains polluants, une priorité a été donnée à cette population. Des conseils et des solutions pratiques pour réduire son exposition sont disponibles sur le site de Santé publique France les 1000-premiers-jours.fr. Ces messages s’appliquent également au reste de la population.